Jusqu’au 30 septembre, l’artiste franco-suisse Peggy Jault expose ses installations, dessins, sculptures et gravures au Château d’Oron (VD). L’artiste a choisi ce lieu moyenâgeux, pétri de certitudes et croyances, pour inviter le public à la réflexion dans une exposition intitulée « Recto/Verso ».
Une exposition 100% égalitaire, qui met en valeur le besoin de cohésion sociale, l’identité de genre, la catégorisation et l’enfermement. Tel est l’objectif poursuivi par Peggy Jault. L’artiste engagée a choisi un lieu symbolique, traditionnellement attaché aux valeurs patriarcales et à la hiérarchie, pour révéler les failles d’un système.
Affiche de l’exposition Peggy Jault au château d’Oron.
Durant les cinq mois d’été, le Château d’Oron se prête au jeu et donne carte blanche à l’artiste vaudoise d’origine française, pour qu’elle puisse revisiter les contes de fées à sa manière. Les oeuvres de l’artiste réunies dans l’exposition « Recto/Verso » se déploient dans cinq pièces du château.
Des oeuvres créées spécialement pour le lieu
Dans le donjon, le visiteur découvre un joli lit en fer forgé, aux draps brodés d’initiales. Un petit bouquet de fleurs joliment posé dessus complète le tableau. Un lit pensé pour une femme, mais qui est en réalité un lit cage, empêchant l’oiseau de sortir… Une manière de raconter l’enfermement, l’aliénation du mariage et les abus.
Le nid
Quand et pourquoi le « nid » devient-il aussi « cage » ? Sculpture, bois, métal, tissus
A un autre endroit, vers la très belle charpente en bois, Peggy Jault a installé trois immenses dessins sur bois intitulés « Les trois grâces ». On y découvre des hommes nus, de dos, posant avec balais, serpillière et fer à repasser. Une façon de penser autrement la féodalité, déclare l’artiste franco-suisse à la RTS: « Je ne voulais pas m’intéresser aux seigneurs, mais aux personnes invisibles, vulnérables, celles dont on ne parle pas dans les livres ».
Les trois grâces
Que deviennent les hommes sans l’habit et les attributs leur conférant pouvoir et statut ? Peintures, crayon de couleur sur bois de bouleau
Grande cohésion sociale
Stère de tiroirs en bois arrangés et tenus par une sangle tendue
« La grande cohésion sociale » est installée quant à elle en haut du château. Cette oeuvre, composée de tiroirs disparates en bois arrangés maintenus par une sangle tendue, repose entièrement sur un seul tiroir. Ici Peggy Jault montre les cases et les étiquettes dans lesquelles la société enferme les gens. Un système coercitif, mais fragile… prêt à exploser.
Source : un article publié sur le site de la RTS